J’ai longtemps senti que je vivais une double vie.
J’ai fait la première partie de ma carrière dans la finance dans groupe international auquel je dois énormément d’expériences et apprentissages.
Inconsciemment, j’ai adopté la persona qui me semblait être souhaitable au regard de mon environnement. Etait-ce vraiment une contrainte ou un frein qui n’existait que dans ma tête ? Probablement, un peu des deux.
Mais voilà : je me suis toujours intéressée à plein de choses.
Au lycée, j’ai choisi une filière littéraire car je dévorais les romans. Tout : les grands classiques, les bons vieux polars, les grands auteurs et les moins grands aussi. J’avais une passion pour la psychologie, pour la dynamique des relations humaines. J’ai adoré mes années de fac de Droit où j’ai appris la rigueur de la pensée. J’ai fait du dessin pendant des années. J’aime le yoga et je pratique la méditation.
Et puis, j’ai découvert la finance appliquée, la comptabilité qui avait pour moi une dimension presque ludique (oui, oui, je vous assure !!), la gestion et le contrôle interne.
Et quelque part, de tous ces centres d’intérêt, il n’y a que ces derniers que je me sentais autorisée à utiliser dans ma vie professionnelle. Il y avait toute une partie de moi qui sommeillait et qui aurait été bien contente d’y participer aussi. Parfois de façon un peu transgressive, elle y participait furtivement. Sans que trop de personnes le voient, quand même. Ça sortirai du « moule », ça ferai désordre.
Des semblants de mini-coaching d’équipe où on faisait des brainstormings, on apportait un texte qui nous inspirait, on organisait une activité ludique de laquelle on ressortait heureux et confiants de notre potentiel collectif. Ces « parenthèses » ont toujours été porteuses de quelque chose.
Ce partage de la globalité de notre personne nous a permis de créer des liens authentiques qui ont renforcé la confiance et la performance de chacun, d’apporter un autre point de vue à une approche classique d’un problème.
Car la performance d’une équipe ne dépend pas seulement des dimensions métier mais surtout des interactions et du degré de collaboration dont elle est capable. Apporter au sein de l’équipe toutes les facettes de sa personnalité est toujours porteur d’authenticité et de richesse.
Personnellement, cette réflexion m’a amenée au coaching. Aujourd’hui, je me permets d’être qui je suis dans ma globalité parce que j’ai finalement compris que tout ce que je fais contribue au coach que je suis. Je suis arrivée à cette conclusion : au final, tout est lié, interconnecté.
Apportons au travail tout ce que nous sommes, osons parfois des « écarts » qui pourraient mieux nous faire découvrir une personne, qui pourraient nous apporter une solution innovante, qui pourraient nous apprendre sur notre propre potentiel. Osons la globalité de qui nous sommes, nous serons d’autant plus des professionnels heureux et accomplis.
Et comme le disait Nietzsche : « Deviens ce que tu es … ».
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